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Diprion importé du pin

Contrôle d'espèces de type Insecte
  • Ordre : Hymenoptera
  • Famille : Diprionidae
  • Latin : Diprion similis (Hartig)
  • Français : Diprion importé du pin
  • Anglais : Introduced pine sawfly
Contrôle

Introduction

Introduced pine sawfly. Synonymes : tenthrède importée du pin, Pine sawfly

Prévention

Lors de l'établissement d'une plantation, il est important de planter des essences adaptées aux conditions climatiques et aux sols du site planté (Boulet et coll. 2009). Ainsi, selon Ostry et coll. (2010), le pin blanc préfère les sol sableux fins ou les loams sableux, mésiques et riches en éléments nutritifs. Cependant, comme les essences compétitrices sont favorisées par ces conditions, il est préférable de planter le pin blanc sur des sols sec ou mésiques, pauvres ou de fertilité moyenne. Le pin blanc est modérément tolérant à l'ombre et cette tolérance varie selon l'âge (Ostry et coll. 2010). Il est souhaitable d'assurer la vigueur des plantations et des peuplements de pins en procédant à l'élimination des essences compétitrices dominantes avant l'âge de trente ans (Ostry et coll. 2010). Les arbres ornementaux peuvent être fertilisés au début de l'été pour augmenter leur vigueur (Oliver 1980). On choisira de préférence un fertilisant pour conifères.
Le diprion importé du pin vit deux générations par année. Les larves de la première génération s'observent au début de juin sur les pins à cinq aiguilles de préférence. Leur apparence est caractéristique (IMFC 2011). Les aiguilles de l'année courante ne sont pas touchées. La détection précoce d'une infestation permet une intervention rapide.

Contrôle

1. Mécanique et sylvicole

Aucune information disponible.

2. Chimique

Ce diprion est grégaire. Les infestations se contrôlent bien avec des insecticides de contact ou d'ingestion. La pulvérisation s'effectue au moment où les larves s'alimentent soit dès la première semaine de juin ou bien dans la dernière moitié du mois d'août (Rose et Lindquist 1973; Wong and Tidsbury 1983), ou lorsque les jeunes arbres ont entre 5 et 10 larves par arbre (Salom 1996).
Les insecticides homologués au Canada pour les diprions sur le pin contiennent de l'acéphate, du carbaryl, du diazinon, du malathion, de la perméthrine, des savons (sels de potassium ou alcanol-aminés d'acides gras) ou de la spinosad.

Attention
Il existe une variété de produits chimiques pour lutter contre les insectes, cependant, ceux-ci peuvent être toxiques pour certaines plantes hôtes, des animaux, les êtres humains ou l'environnement en général. Plusieurs peuvent être mortels pour les humains. Pour éviter les dangers pour la santé humaine et l'environnement, le Canada a adopté la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) dont l'application a été confiée à l'Agence de Réglementation de la Loi Antiparasitaire (ARLA; http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/branch-dirgen/pmra-arla/index-fra.php). La catégorie d'utilisation (domestique, commerciale, agricole), les risques pour la santé et l'environnement, les conditions et les restrictions à l'utilisation de chaque pesticide sont décrits sur l'étiquette accompagnant le produit. Il est obligatoire de se conformer aux directives et conditions énoncées sur l'étiquette d'un pesticide. Les provinces peuvent aussi réglementer l'utilisation et les utilisateurs de pesticides sur leur territoire. Pour plus d'information, consulter la base de données de l'ARLA à l'adresse suivante : http://pr-rp.pmra-arla.gc.ca/portal/page?_pageid=53,33557&_dad=portal&_schema=PORTAL

3. Biologique

Les parasitoides, les prédateurs et les basses températures d'hiver contribuent à maintenir les populations à un niveau acceptable. Le diprion importé du pin demeure une espèce rare en Amérique (Rose et Lindquist 1973; Wilson 1971). Les guêpes Exenterus amictorius (Panzer) et Monodontomerus dentipes (Dalm.) sont originaires d'Europe et ont été introduites en Amérique où elles contribuent de façon importante au contrôle biologique des populations du diprion importé du pin (Wilson 1971; Drooz et coll. 1979). Même si leur importance dans le contrôle biologique est difficile à quantifier, les prédateurs tels les araignées, d'autres hyménoptères ou diptères (Mertins and Coppel 1973), les rongeurs ou les oiseaux (mésange surtout) peuvent occasionnellement jouer un rôle important (Wilson 1971).

4. Génétique

Le pin noir d'Autriche (Pinus nigra Arnold) serait résistant à ce diprion (Johnson and Lyon 1988).

5. Les étapes d'un programme de lutte intégrée

Les interventions de lutte sont requises seulement dans les plantations lors d'infestations sévères. Les propriétaires dont les d'arbres d'ornement sont affectés peuvent se prévaloir de cette procédure de lutte intégrée.

  1. S'assurer de la bonne santé des arbres, des plantations et des peuplements en choisissant des sites de plantation dont la fertilité et le drainage sont adaptés aux essences plantées et en effectuant les éclaircies au moment adéquat. Fertiliser les arbres ornementaux au début de l'été à chaque trois ou cinq ans, plus souvent si le sol est pauvre en éléments nutritifs.
  2. Inspecter les plantations à partir de la mi-juin en portant une attention particulière aux pins à 5 aiguilles qui sont les plus exposés. Si la détection est précoce, le traitement aux insecticides sera efficace. Sinon, il faudra attendre la seconde génération avant de traiter les larves. Le traitement se fera alors entre le début et la deuxième moitié du mois d'août.
  3. La détection de plus de 5-10 chenilles par arbre déclenche la mise en place du dispositif de pulvérisation.
  4. Le suivi d'une plantation pulvérisée doit se faire vers la mi-août afin de vérifier si la deuxième génération est présente.
  5. Poursuivre la surveillance au cours des années qui suivent car les diprions font une diapause prolongée.

Références

Références

  1. Boulet, B.; Chabot, M.; Dorais, L.; Dupont, A.; Gagnon, R. et Morneau, L. 2009. Entomologie forestière, dans Ordre des Ingénieurs Forestiers du Québec, Manuel de foresterie, 2e éd. Ouvrage collectif, Éditions MultiMonde, Québec, pp. 1037-1090.
  2. Drooz, A. T.; Doggett, C. A and Coppel, H. C. 1979. The introduced pine sawfly, a defoliator of white pine new to North Carolina. USDA, Forest service, Research note SE-273.
  3. IDCF, Insect and Diseases of Canada’s Forests. 2011. Diprion Similis. Natural Resources Canada, Canadian Forest Service, http://imfc.cfl.scf.rncan.gc.ca/insecte-insect-eng.asp?geID=6552&ind=D accessed in July 2011.
  4. Johnson, W. T. and Lyon, H. H. 1988. Insects that feed on trees and shrubs. Second edition. Comstock publishing associates a division of Cornell University press. Ithaca N-Y. 556 pp.
  5. Mertins, J.W. and Coppel, H.C. 1973. Adaptation of native and exotic hyperparasites to the introduced primary sawfly parasite, Exenterus amictorius (Panzer) in Wisconsin. Entomophaga 18: I9-23.
  6. Oliver, R.W. 1980. La culture des arbres d’ornement pour les jardins canadiens. Agriculture Canada, Publication 994, 31 pp.
  7. Ostry, M. E.; Laflamme, G.; Katovich, S. A. 2010. Silvicultural approaches for management of eastern white pine to minimize impacts of damaging agents. For. Pathol. 40: 332-346.
  8. Rose, A.H. et Lindquist, O.H., 1973. Insectes des pins de l’est du Canada. Publication 1313F. Centre de recherches forestières des Grands Lacs. Ministère de l’Environnement, Service canadien des forêts. Ottawa. 126 pp.
  9. Salom, S.M. 1996. Introduced pine sawfly. Department of Entomology, Virginia Polytechnic Institute and State University, Virginia cooperative extension, Publication 444-237. http://www.ext.vt.edu/departments/entomology/factsheets/intpisaf.html consulté le 4 février 2009.
  10. Wilson, L. F. 1971. USDA Forest Service. Forest Pest Leaflet n° 99 http://na.fs.fed.us/spfo/pubs/fidls/intro_sawfly/intro_sawfly.htm consulté le 4 février 2009
  11. Wong, H. R. and Tidsbury, R. C. 1983. Introduced pine sawfly in Manitoba, Northern Forest Research Centre, Canada, Forest Management Note no. 26.
Auteurs

Auteurs

Jacques Tremblay et Pierre DesRochers

Réviseurs

Réviseurs

Christian Hébert

Photos