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Petit scolyte européen de l'orme

Contrôle d'espèces de type Insecte
  • Ordre : Coleoptera
  • Famille : Curculionidae
  • Latin : Scolytus multistriatus (Marsham)
  • Français : Petit scolyte européen de l'orme
  • Anglais : Smaller European elm bark beetle
Contrôle

Introduction

Vecteur de la maladie hollandaise de l'orme.

Prévention

La surveillance des ormes doit comprendre un volet de suivi de la population des scolytes. Pour ce faire, des trappes collantes dotées d'un attractant adéquat peuvent être placées sur édifices ou des structures inertes telles des poteaux de téléphone. En plus de réduire la population, ces trappes permettent de calculer l'état des populations de scolytes.

Contrôle

1. Mécanique et sylvicole

Le scolyte européen (Scolytus multistriatus (Marsham)) a une biologie légèrement différente du scolyte de l'orme (Hylurgopinus rufipes (Eichhoff)) indigène à l'Amérique du Nord ce qui fait que les moyens de le contrôler sont aussi différents. Cependant, les deux scolytes peuvent être des vecteurs des champignons Ophiostoma ulmi et O. novo-ulmi. Les scolytes européens sont plus agressifs que les scolytes indigènes.
Réduire la population des scolytes demeure la meilleure protection contre les épidémies de la maladie hollandaise de l'orme (French et coll. 1980). Il est important d'empêcher les scolytes de parvenir à compléter leur cycle de reproduction. Les arbres atteints de la maladie devraient être abattus et détruits pour réduire les populations de scolytes et éviter que les insectes ne transmettent les spores d'Ophiostoma d'un arbre infecté à des arbres sains. De même, tous les arbres ou les parties d'arbres adéquats à la reproduction des scolytes qu'ils soient morts ou moribonds devraient être détruits. Cependant, lorsque le petit scolyte européen est présent, il faut émonder les ormes vers la fin de l'automne et en hiver pour éviter que ces insectes ne soient attirés vers les arbres traités (Byers et coll. 1980). Le broyage des souches est aussi recommandé. L'élagage des branches (Thibault 1993) flétries sur tous les ormes réduit le potentiel de reproduction des scolytes. Les arbres abattus gardés comme combustible doivent être écorcés, le reste doit être brûlé ou enfouis.

2. Chimique

Dans un premier temps, l'utilisation de pesticides permet de tuer les scolytes. Au fil des ans, divers insecticides ont été utilisés selon les lois en vigueur. Pour le scolyte indigène, on pulvérise le produit sur la base de l'arbre (4 m) au début de l'automne, avant la mi-septembre, ce qui empêche les scolytes d'émerger de l'arbre à la fin de l'hiver pour aller se nourrir. Le contrôle chimique du petit scolyte européen peut aussi se faire en pulvérisant l'insecticide sur l'ensemble de la cime, cependant, cette procédure est difficilement justifiable du point de vue environnemental vu les grandes pertes de produit dans l'environnement ce qui lui sont préjudiciables. De plus, S. multistriatus n'hiverne pas à l'état d'adulte à la base du tronc. (French et al. 1980)
Les insecticides homologués au Canada contre le petit scolyte européen contiennent l'ingrédient actif chlorpyrifos.

Attention
Il existe une variété de produits chimiques pour lutter contre les insectes, cependant, ceux-ci peuvent être toxiques pour certaines plantes hôtes, des animaux, les êtres humains ou l'environnement en général. Plusieurs peuvent être mortels pour les humains. Pour éviter les dangers pour la santé humaine et l'environnement, le Canada a adopté la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) dont l'application a été confiée à l'Agence de Réglementation de la Loi Antiparasitaire (ARLA; http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/branch-dirgen/pmra-arla/index-fra.php). La catégorie d'utilisation (domestique, commerciale, agricole), les risques pour la santé et l'environnement, les conditions et les restrictions à l'utilisation de chaque pesticide sont décrits sur l'étiquette accompagnant le produit. Il est obligatoire de se conformer aux directives et conditions énoncées sur l'étiquette d'un pesticide. Les provinces peuvent aussi réglementer l'utilisation et les utilisateurs de pesticides sur leur territoire. Pour plus d'information, consulter la base de données de l'ARLA à l'adresse suivante : http://pr-rp.pmra-arla.gc.ca/portal/page?_pageid=53,33557&_dad=portal&_schema=PORTAL Le piégeage de masse à l'aide de pièges collants appâtés avec une phéromone est un moyen efficace de réduire les populations de scolytes européens (Lanier et coll. 1988). Dans les secteurs où les populations d'insectes sont importantes, l'utilisation d'arbres pièges peut aussi s'avérer intéressante pour diminuer le nombre de scolyte (Lanier et Jones 1985 ; Lanier et coll. 1988). Un arbre de moindre valeur est tué par annélation et l'écorce est traitée avec un insecticide. Au Canada, aucun herbicide n'est homologué pour provoquer le desséchement des ormes utilisés comme arbres pièges. L'arbre mort libère alors des composés chimiques qui attirent les scolytes à venir y pondre. L'orme peut aussi être traité avec des substances attractives pour appâter les scolytes tels des copies de phéromones d'agrégation (Lanier and Jones 1985). L'écorce qui se dessèche empêchera les larves d'émerger (Lanier et al. 1988). En y pénétrant ou en voulant en sortir, les scolytes entreront en contact avec l'insecticide et mourront. Au cours de l'hiver suivant le traitement, l'arbre pourra être abattu et brûlé pour se débarrasser des scolytes qui auraient survécu au processus. De plus, ce traitement détruit les couvées de scolytes réduisant ainsi beaucoup le potentiel d'infection subséquent.

3. Biologique

Il y a deux voies principales au contrôle biologique des scolytes, mais toutes deux sont en des méthodes en prospection. D'abord par l'application de spores de la bactérie Bacillus thuringiensis (Jassim et al. 1990a) qui est bien connue pour son utilisation contre la tordeuse des bourgeons de l'épinette. Cette bactérie produit des cristaux peptiques qui sont toxiques contre la plupart des lépidoptères, des coléoptères et des diptères. Ce domaine de recherche a été peu exploré, mais il semble que les larves des scolytes soient sensibles à B. thuringiensis (Jassim et al. 1990a). Même si les mécanismes de pathogenèse sont encore nébuleux, il semble que ce pourrait être un bon outil de biocontrol. Dans un second temps, des parasites de la famille des hyménoptères se développant dans les larves des scolytes semblent un moyen intéressant de les tuer (Jassim et al. 1990b; Manojlovic et al. 2003; Manojlovic et al. 2000). Cependant, il est difficile de parasiter les larves de S. multistriatus, car celui niche dans l'orme à l'endroit où l'écorce est souvent la plus épaisse (Manojlovic et al. 2000).

5. Les étapes d'un programme de lutte intégrée

  1. Surveiller les populations de petits scolytes européens dans les peuplements d'ormes et dépister rapidement les premiers signes d'arbres atteints par la maladie hollandaise de l'orme.
  2. Mesurer la densité de scolytes.
  3. Couper les arbres très malades, sénescents ou morts.
  4. Assainissement : élagage préventif des arbres peu atteints en automne et en hiver.
  5. Diminution de la population d'insectes vecteurs par trappage ou application d'insecticides
  6. Continuer la surveillance des ormes pendant les accalmies de la maladie.
  7. Faire de recherche sur les moyens de contrôler et d'éradiquer la maladie.

Références

Références

  1. Byers, J.A., Svihra, P. and Koehler, C.S. 1980. Attraction of elma bark beetles to cut limbs on elm. J. Arboric. 6: 245-246.
  2. French, D.W., Ascerno, M.E. and Stienstra, W.C. , 1980. The Dutch elm disease. Minnesota extension service, University of Minnesota. AG-BU-0518 p.8.
  3. Jassim, H.K., Foster, H.A., and Fairhurst, C.P. 1990a. Biological Control of Dutch Elm Disease Bacillus-Thuringiensis as a Potential Control Agent for Scolytus Scolytus and Scolytus Multistriatus. Journal of Applied Bacteriology 69(4): 563-568.
  4. Jassim, H.K., Foster, H.A., and Fairhurst, C.P. 1990b. Biological Control of Dutch Elm Disease Larvicidal Activity of Trichoderma-Harzianum Trichoderma-Polysporum and Scytalidium-Lignicola in Scolytus-Scolytus and Scolytus-Multistriatus Reared in Artificial Culture. Annals of Applied Biology 117(1): 187-196.
  5. Lanier, G.N., and Jones, A.H. 1985. Trap Trees for Elm Bark Beetles Scolytus-Multistriatus Augmentation with Pheromone Baits and Chlorpyrifos. Journal of Chemical Ecology 11(1): 11-20.
  6. Lanier, G.N., Schubert, D.C., and Manion, P.D. 1988. Dutch elm disease and elm yellows in central New York. Plant disease 72(3): 189-194.
  7. Manojlovic, B., Zabel, A., Peric, P., Stankovic, S., Rajkovic, S., and Kostic, M. 2003. Dendrosoter protuberans (Hymenoptera: Braconidae), an important elm bark beetle parasitoid. Biocontrol Science and Technology 13(4): 429-439.
  8. Manojlovic, B., Zabel, A., Stankovic, S., and Kostic, M. 2000. Ecphylus silesiacus (Ratz.) (Hymenoptera, Braconidae), an important elm bark beetle parasitoid. Agricultural and Forest Entomology 2(1): 63-67.
  9. Thibault, M. 1993. Guide du soin des arbres pour horticulteurs et arboriculteurs amateurs. Éditions du Trécarré, Québec, pp. 107-113.
Auteurs

Auteurs

Josée Grondin et Pierre DesRochers

Réviseurs

Réviseurs

Jacques Tremblay

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