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Puceron lanigère du sapin

Contrôle d'espèces de type Insecte
  • Ordre : hemiptera
  • Famille : Adelgidae
  • Latin : Adelges piceae (Ratzeburg)
  • Français : Puceron lanigère du sapin
  • Anglais : Balsam woolly adelgid
Contrôle

Contrôle

1. Mécanique et sylvicole

Selon Martineau 1985, seules les méthodes pour prévenir la dispersion peuvent s'appliquer en forêt car les mesures artificielles telles que la lutte chimique sont inefficaces, le puceron lanigère du sapin étant hors d'atteinte durant toute son existence dans les renflements des rameaux.

  • Couper en hiver les sapins affectés pour empêcher la propagation de l'infestation car durant cette saison les pucerons sont inactifs et ancrés à l'arbre par leur stylets enfoncés dans l'écorce.
  • Débiter les grumes à l'intérieur de l'aire infestée et avant le dégel du printemps, incinérer les déchets sur place pour éliminer tout danger de contamination ultérieure.
  • Écorcer le bois abattu avant son transport vers des secteurs encore reconnus comme indemnes.
Une règlementation de quarantaine a été mise en place en 1992 en Colombie Britannique (Turnquist and Harris 1993), mais la littérature consultée n'a pas permis d'en évaluer l'efficacité.

2. Chimique

La plupart des auteurs s'accordent pour dire que la lutte chimique en forêt est soit trop dispendieuse, soit inefficace parce que le puceron lanigère du sapin est hors d'atteinte pendant presque toute sa vie (Martineau 1985; [Anonyme] 2006; Ragenovich and Mitchell 2006; Harris et Bowers 1995)
Cependant, pour les arbres de plus grande valeur tels les arbres d'ornement, les arbres de Noël, les zones récréatives ou les vergers à graines, la lutte chimique peut être envisagée. Les insecticides de contact sont efficaces contre les pucerons errants (crawlers) (Ragenovich and Mitchell 2006). Il en va de même pour les insecticides systémiques (Harris et Bowers 1995). Le temps d'application varie en fonction du cycle évolutif du puceron plus spécifiquement le moment où le puceron errant se déplace sur la tige; à titre d'exemple, c'est le milieu de juin à première semaine de juillet pour Terre-Neuve (Bryant 1976 in Martineau 1985) contre mai à juin pour les États-Unis. (Ragenovich and Mitchell. 2006)L'utilisation de savons insecticides ou d'huile de dormance donne aussi de bons résultats sur des arbres individuels (Ragenovich and Mitchell 2006; Hastings et coll. 1986). On rapporte aussi aux États-Unis l'usage de Lindane ([Anonyme] 2006) et du mélange de Fenvalerate-savon insecticide qui offre une persistance longue sans affecter les espèces non visées (Hastings et coll. 1986). La pulvérisation de savon insecticide jusqu'à ruissellement avant de déplacer le stock dans les champs est le traitement le plus prometteur pour les pépinières en Colombie Britannique (Harris et Bowers 1995). L'utilisation de la perméthrine est également recommandée par Adam et Ostaff (2006) pour les infestations des semis de pépinières, les arbres de Noël et les tiges.
Au Canada, l'huile minérale est homologuée contre les pucerons lanigères. De plus, plusieurs produits à base d'acéphate, de diméthoate, d'endosulfan, de malathion, de perméthrine, de pyréthrines, seules ou en mélange avec d'autres matières actives, divers savons, de mélanges de carbaryl et de malathion, de d-phénothrine et de téraméthrine ou de d-trans-alléthrine et autres sont homologués pour contrôler les pucerons en général sur les arbres d'ornementation. L'acétamipride est homologué pour lutter contre les pucerons dans les cultures d'arbres ornementaux.

Attention
Il existe une variété de produits chimiques pour lutter contre les insectes, cependant, ceux-ci peuvent être toxiques pour certaines plantes hôtes, des animaux, les êtres humains ou l'environnement en général. Plusieurs peuvent être mortels pour les humains. Pour éviter les dangers pour la santé humaine et l'environnement, le Canada a adopté la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) dont l'application a été confiée à l'Agence de Réglementation de la Loi Antiparasitaire (ARLA; http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/branch-dirgen/pmra-arla/index-fra.php). La catégorie d'utilisation (domestique, commerciale, agricole), les risques pour la santé et l'environnement, les conditions et les restrictions à l'utilisation de chaque pesticide sont décrits sur l'étiquette accompagnant le produit. Il est obligatoire de se conformer aux directives et conditions énoncées sur l'étiquette d'un pesticide. Les provinces peuvent aussi réglementer l'utilisation et les utilisateurs de pesticides sur leur territoire. Pour plus d'information, consulter la base de données de l'ARLA à l'adresse suivante : http://pr-rp.pmra-arla.gc.ca/portal/page?_pageid=53,33557&_dad=portal&_schema=PORTAL

3. Biologique

Au Canada, le puceron lanigère du sapin n'est limité par aucune espèce de parasite entomophage connue, mais il est la proie de nombreuses espèces d'insectes prédateurs. Malheureusement, ce sont des insectes polyphages peu fiables (Adam et Ostaff 2006). Dans le but de renforcer leur action, on a introduit au pays, de 1933 à 1958, 13 espèces de prédateurs, dont plusieurs se sont établies au Canada (Martineau 1985). On parle de six prédateurs aux États-Unis et au Canada soit trois coléoptères (Laricobius erichsonii, Pullus impexus, et Aphidecta obliterate) et trois diptères (Aphidoletes thompsoni, Cremifania nigrocellulata, et Leucopis obscura) ([Anonyme] 2006; Humble 1994). À cette liste il faut ajouter Adalia ronina, Aphidecta obliterata et Pullus impexus (Harris et Bowers 1995). Cependant, leur importance dans la réduction des populations de pucerons est demeurée insignifiante dans les aires où dominent les attaques en cime. Le puceron est parfois victime de champignons entomopathogènes (Smirnoff 1970) mais, jusqu'à maintenant, leur action est restée négligeable (Martineau 1985).Des températures hivernales inférieures à -20ºC diminuent la survie des insectes non protégés par une épaisse couverture de neige (Greenbank 1970).

4. Génétique

Harris et Bowers 1995 suggèrent qu'en Europe, la résistance naturelle des arbres serait le facteur qui empêche les invasions et non pas le complexe de prédateurs.

5. Les étapes d'un programme de lutte intégrée

  1. Identifier les secteurs de coupe qui sont affectés par le puceron lanigère du sapin, planifier les opérations de récolte pour l'hiver qui suit. Porter une attention spéciale sur les gros sapins qui sont généralement les premiers infestés et qui contribuent pour beaucoup à la dispersion des pucerons (Adam et Ostaff 2006).
  2. Prévenir la dispersion du puceron lanigère du sapin par l'abattage en hiver des arbres, le débitage, l'écorçage des billes à l'intérieur du secteur de coupe si la transformation ne se fait pas durant l'hiver, et finalement le brûlage des déchets de coupe sur le parterre. Réaliser un suivi des opérations hivernales l'été suivant en détectant le puceron dans les aires de coupes environnantes.
  3. Le pronostic est meilleur pour les arbres de grande valeur où la lutte chimique permet d'obtenir un contrôle efficace (Hastings et coll. 1986).
  4. De plus, envisager à long terme, de remplacer les arbres ornementaux ou les plantations d'arbres de Noël par des essences forestières différentes des sapins.
  5. Le printemps suivant un hiver rigoureux où les températures ont chuté entre moins -30 °C et -37 °C est un bon moment pour pulvériser des insecticides sur la partie du tronc qui était protégée par la neige (Adam et Ostaff 2006).

Références

Références

  1. [Anonymous]. 2006. Adelges piceae (insect) - Management Info. Global invasive species data base http://www.issg.org/database/species/management_info.asp?si=226&fr=1&sts=&lang=EN consulté le 26 janvier 2009
  2. Adam, C.I., Ostaff, D.P. 2006. Le puceron lanigère du sapin. Service canadien des forêts, centre de foresterie de l’Atlantique, Fredericton, N.B, Note sur les ravageurs n°3, 2 pp.
  3. Greenbank, D. O. 1970. Climate and the ecology of the Balsam woolly aphid. Can. Ent. 102 : 546-78.
  4. Harris, J.W.E., et Bowers, W. W.; 1995. Les pucerons lanigères. In: Insectes forestiers ravageurs au Canada. Sous la direction de J.A. Armstrong et W.G.H. Ives. Ressources naturelles, Service canadien des forêts, Direction des sciences et du développement durable. Ottawa 732 pp.289-291
  5. Hastings, F. L.; Hain, F. P.; Mangini, A.; Huxster, W. T.; 1986, Control of the balsam woolly adelgid (Homoptera: Adelgidae) in Fraser fir Christmas tree plantations. J. Econom. Entomol. 79: 1676-1680
  6. Humble, L. M. 1994. Recovery of additional exotic predators of balsam woolly adelgid, Adelges piceae (Ratzeburg) (Homoptera: Adelgidae) in British Columbia. Can. Entomol. 126: 1101-1103
  7. Martineau, René 1985. Les Insectes nuisibles des forêts de l’est du Canada. Éditions Marcel Broquet Inc., Gouvernement du Canada, Service canadien des forêts et Centre d’édition du gouvernement du Canada, Approvisionnement et Services Canada. 283 pp.
  8. Ragenovich, I.R., and. Mitchell, R.G.; 2006. Balsam woolly adelgid. USDA Forest service, Forest and disease leaflet n° 118. Revised May 2006, 12 pp.
  9. Smirnoff, W. A. 1970. Fungus disease affecting Adelges picea in the fir forest in the Gaspesia Peninsula, Québec. Can. Entomol. 102: 799-805.
  10. Turnquist, R. and Harris, J.W.E., 1993. Balsam woolly adelgid. Pacific Forestry Centre. Natural Resources Canada, Canadian forest service, Forest pest leaflet n°1, 4 pp.
Auteurs

Auteurs

Jacques R. Tremblay et Pierre DesRochers

Réviseurs

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Robert Lavallée

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