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Cochenille du hêtre

Contrôle d'espèces de type Insecte
  • Ordre : Homoptera
  • Famille : Eriococcidae
  • Latin : Cryptococcus fagisuga Lindinger
  • Français : Cochenille du hêtre
  • Anglais : Beech scale
  • Synonyme(s) : Cryptococcus fagi Baerensprung , cryptococcus fagi Douglas
Contrôle

Introduction

Autrefois Kermès du hêtre (ancien nom). La cochenille du hêtre, en association avec Neonectria faginata, cause la maladie corticale du hêtre.

Contrôle

1. Mécanique et sylvicole

En forêt, la cochenille du hêtre ne peut être contrôlée que par les froids extrêmes de l'ordre du moins 30 °C et encore, les cochenilles qui sont sous la couche de neige sont protégées. Les mesures qui peuvent s'appliquer se font pour les arbres d'ornement. Ainsi des mesures sporadiques peuvent être appliquées pour contrer la prolifération des cochenilles, entre autres l'utilisation d'un jet d'eau puissant pour déloger l'insecte et le brossage de l'écorce pour déloger les cochenilles (CCDMD 2009).

2. Chimique

Pulvériser le fût et les branches principales d'un insecticide organophosphoré dirigé contre les larves mobiles de la cochenille en septembre ou en octobre (Abgrall et Sautrenon 1991; Houston and O'Brien 1983) ou une suspension de soufre et de chaux appliquée au printemps (Rose et Lindquist 1982) sont des traitements considérés efficaces sur des arbres isolés et qui ont déjà été utilisés en Europe et en Amérique du Nord.
Les produits homologués au Canada pour lutter contre les cochenilles en général sur les arbres d'ornement contiennent les matières actives suivantes : le malathion ou le polysulfure de calcium.

Attention
Il existe une variété de produits chimiques pour lutter contre les insectes, cependant, ceux-ci peuvent être toxiques pour certaines plantes hôtes, des animaux, les êtres humains ou l'environnement en général. Plusieurs peuvent être mortels pour les humains. Pour éviter les dangers pour la santé humaine et l'environnement, le Canada a adopté la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) dont l'application a été confiée à l'Agence de Réglementation de la Loi Antiparasitaire (ARLA; http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/branch-dirgen/pmra-arla/index-fra.php). La catégorie d'utilisation (domestique, commerciale, agricole), les risques pour la santé et l'environnement, les conditions et les restrictions à l'utilisation de chaque pesticide sont décrits sur l'étiquette accompagnant le produit. Il est obligatoire de se conformer aux directives et conditions énoncées sur l'étiquette d'un pesticide. Les provinces peuvent aussi réglementer l'utilisation et les utilisateurs de pesticides sur leur territoire. Pour plus d'information, consulter la base de données de l'ARLA à l'adresse suivante : http://pr-rp.pmra-arla.gc.ca/portal/page?_pageid=53,33557&_dad=portal&_schema=PORTAL

3. Biologique

La coccinelle Chilocorus stigma se nourrit des cochenilles du hêtre (Houston et O'Brien 1983). Le potentiel de Lestodiplosis sp. un prédateur a été examiné par Baylac en 198

  • Cependant, malgré les espoirs de lutte biologique entrevus par Houston 1983, il ne semble pas y avoir de contrôle biologique efficace contre la cochenille présentement. Pour l'obtenir, il faudrait examiner les prédateurs et parasites situés dans le nord de la Grèce et de l'Iran, dans les monts du Caucase et dans le bassin de drainage de la mer Noire régions d'origine des cochenilles du hêtre (Gwiazdowski 2006). Des essais de contrôle avec le champignon entomopathogène Lecanicillium muscarinum ont démontré sa pathogénicité. Cependant, d'autres recherches sont nécessaires avant son utilisation en milieu naturel (Laflamme et al. 2009)

    4. Génétique

    On a noté en Nouvelle Écosse des hêtres qui semblaient résistants (Mielke et al [SD]). Cependant, ce sont moins de 1% des arbres qui présentent une forme de résistance à la maladie (Houston 1983, 2005). Leur écorce aurait un contenu en azote .

    5. Les étapes d'un programme de lutte intégrée

    La cochenille du hêtre est indissociable de la maladie corticale du hêtre. Selon Mielke et al. (SD), le sylviculteur, à l'approche des cochenilles,

    1. Devrait réduire la proportion de hêtre dans le peuplement en prélevant d'abord les arbres âgés à écorce rugueuse.
    2. Dès les premières attaques de Neonectria faginata, continuer à réduire la proportion de hêtres dans le peuplement et couper tous les hêtres infectés. Traiter à l'herbicide les rejets de souche des arbres infectés tout en préservant les hêtres qui sont peu ou pas attaqués.
    3. Plus avant dans le passage du front de mortalité, récupérer les hêtres morts ou dépérissants tout en traitant les rejets de souches à l'herbicide.
    4. Surveiller et conserver les hêtres qui sont résistants bien qu'ils représentent moins de 1 % du peuplement.
    5. Éviter de transporter le bois infecté de cochenilles dans des secteurs où elle n'est pas présente. (McCullough et al 2000)

    C'est donc une coupe de récupération avec ultime objectif d'augmenter la proportion d'arbres résistants. (Houston 2005)

  • Références

    Références

    1. Abgrall, J.F. et Soutrenon, A. 1991 La forêt et ses ennemis, 3ième édition. CEMAGREF Grenoble.399p.
    2. Baylac, M. 1986. "Observations on the biology and ecology of Lestodiplosis sp. (Dipt. Cecidomyiidae), a predator on the beech scale Cryptococcus fagi (Hom. Coccoidea). / Observations sur la biologie et l'écologie de Lestodiplosis sp. (Dipt. Cecidomyiidae), prédateur de la cochenille du hêtre Cryptococcus fagi (Hom. Coccoidea). " Annales de la Société Entomologique de France 22, no. 3 (1986): 375-386. CAB Abstracts, EBSCOhost (accessed February 3, 2009).
    3. CCDMD 2009. Centre collégial de développement de matériel didactique. Maladies des arbres du Québec. http://rea.ccdmd.qc.ca/ri/arbres/# consulté le 3 février 2009.
    4. Gwiazdowski, Rodger A., Van Driesche, Roy G., Desnoyers, Adrienne, Lyon, Suzanne, Wu, San-an, Kamata, Naotoa, Normark, Benjamin B. 2006."Possible geographic origin of beech scale, Cryptococcus fagisuga (Hemiptera: Eriococcidae), an invasive pest in North America." Biological Control 39, no. 1 : 9-18.
    5. Houston, D. R. 1983. "Developments in biological control of beech bark disease." 10th International Congress of Plant Protection 1983. Volume 3. Proceedings of a conference held at Brighton, England, 20-25 November, 1983. Plant protection for human welfare: 1035-1041. CAB Abstracts, EBSCOhost (accessed February 3, 2009).
    6. Houston, Dave R., O’Brien, James T. 1983. Beech Bark Disease. Forest Insect &Disease Leaflet 75. U.S. Department of Agriculture Forest Service.
    7. Houston, David R. 2005 Beech Bark Disease : 1934 to 2004 : What’s new since Ehrlich. In Evans, Celia A., Lucas, Jennifer A. and Twery, Mark J. 2005. Beech Bark Disease: Proceedings of the Beech Bark Disease Symposium. Gen. Tech. Rep. NE-331. Newtown Square PA, US. Department of Agriculture Forest Service, Northern Research Station p.2-13.
    8. Laflamme, G., S. Boudreault, R. Lavallee, M. Blais and J.-Y. Blanchette. 2009. Biological control trials of beech bark disease under laboratory conditions. SDU Faculty of Forestry Journal. 194-199.
    9. McCullough, Deborah G., Heyd, Robert, and O'Brien, Joseph G. 2000. Biology and Management of Beech Bark Disease Michigan’s Newest Exotic Forest Pest. Michigan State University Extension http://forestry.msu.edu/testmsaf/main%20page/BBdisease.htm consulté le 3 février 2009
    10. Mielke, Mamfred E., Houston, David R., and Bullard, Allan T. (SD) Beech Bark Disease Management Alternatives. http://www.na.fs.fed.us/spfo/pubs/misc/BeechDisease/BeechBarkDiseaseMgmt.pdf consulté le 3 février 2009
    11. Rose, A.H. et Lindquist, O.H.1982. Insectes des feuillus de l’est du Canada. Rapport technique 29 F. Centre de recherches forestières des Grands Lacs. Ministère de l’Environnement, Service canadien des forêts. Ottawa p.256
    Auteurs

    Auteurs

    Jacques Tremblay et Pierre DesRochers

    Réviseurs

    Réviseurs

    Robert Lavallée et Jean Bérubé

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