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Chancre du noyer cendré

Contrôle d'espèces de type Maladie
  • Latin : Ophiognomonia clavigignenti-juglandacearum (N.B. Nair, Kostichka & J.E. Kuntze) Broders & Boland
  • Français : Chancre du noyer cendré
  • Anglais : Butternut canker
  • Ordre/classe : Diaporthales
Contrôle

Introduction

Le noyer cendré est soumis à la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada : Il est aussi protégé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l'Ontario

Lois

Le noyer cendré est soumis à la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada : Il est aussi protégé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l'Ontario :

Directives

  1. http://laws.justice.gc.ca/PDF/Statute/S/S-15.3.pdf
  2. http://www.search.e-laws.gov.on.ca/fr/isysquery/8a80fff6-2880-4390-b023-eebd8827a1f4/1/doc/?search=browseStatutes&context=#hit1

Prévention

Le noyer cendré est une essence totalement intolérante à l'ombre (Lupien 2006). On s'assurera de la bonne santé des peuplements de noyers cendrés ainsi que des arbres individuels en leur donnant un maximum de lumière. On pourra dans ce but procéder à des éclaircies en prélevant les essences compagnes du noyer et les arbres atteints de façon irrémédiable (DesRochers et Lupien 2008; Turbis et DesRochers 2008).Il est aussi souhaitable de fertiliser les noyers de grande valeur utilisés à des fins ornementales afin d'en augmenter la vigueur (Oliver 1980).

Contrôle

1. Mécanique et sylvicole

Les interventions visent à protéger les sujets sains. Dans les peuplements forestiers ou les boisés aménagés, il faut récolter les arbres infectés le plus rapidement possible afin d'en récupérer le bois marchand. Il faut éliminer les arbres morts ou moribonds afin de favoriser la régénération et de réduire la charge d'inoculum. Dans les peuplements de noyers cendrés, tous les arbres dont 30 % ou plus de la cime est morte et 20 % ou plus de la tige principale présente des chancres devraient être supprimés. On doit aussi éliminer les arbres sans dommage au tronc présentant 50 % ou plus de mort en cime (Ostry et coll. 1994,1996; Davis and Meyer 2004; DesRochers et Lupien 2008).Une approche de jardinage par trouées favorise la régénération des noyers si le diamètre de la trouée correspond à une ou deux fois la hauteur du noyer. Cette technique devrait être mise en œuvre sur les stations optimales pour le noyer cendré, soit les basses terres riches et les expositions sud des premières terrasses du Saint Laurent (DesRochers et Lupien 2008). Un contrôle de la compétition permettra l'émergence des jeunes noyers dans ces ouvertures (Ostry et coll. 1994).
Les arbres ornementaux faiblement atteints peuvent être émondés et on peut exciser les chancres au tronc lorsqu'ils sont peu nombreux et de faible superficie (DesRochers et Lupien 2008). Il faut toutefois s'assurer de désinfecter les outils d'émondage et de chirurgie avant chaque coupe (BNQ 2001; Thibault 1993).
Selon la LEP, il est obligatoire d'obtenir un permis auprès des autorités compétentes (Environnement Canada ou Parcs Canada) avant toute intervention mécanique sur le noyer cendré sur les terres fédérales. Le règlement de l'Ontario 242/08 (Gouvernement de l'Ontario 2010) permet expressément la destruction des noyers cendrés en milieu naturel si, de l'avis des autorités provinciales désignées par le ministre, « le noyer cendré est atteint du chancre du noyer cendré à un point tel qu'il n'est pas nécessaire de le maintenir à son emplacement actuel pour favoriser la protection ou le rétablissement du noyer cendré. »

2. Chimique

Aucun fongicide n'est homologué au Canada pour lutter contre ce chancre bien que le benomyl, le chlorothalonil et le bicarbonate de potassium aient été trouvé efficace en laboratoire (EPPO 2005; Srivastava et coll. 2005).

3. Biologique

Il n'y a pas d'outils de lutte biologique connus pour le moment (Anderson [SD]).

4. Génétique

La sélection d'essences résistantes peut être envisagée pour rétablir l'espèce. Le noyer japonais (Juglans ailanthifolia Carr.) est résistant au chancre du noyer cendré (Michler et coll. 2006; Sinclair et Lyon 2005). Il y aurait aussi quelques phénotypes résistants chez le noyer cendré (Michler et coll. 2006).
On conserve les arbres sans dommage au tronc et présentant un taux de dépérissement de la cime ne dépassent pas 50 % ainsi que ceux qui présentent moins de 30 % de mort en cime et moins de 20 % de la tige principale et de l'empattement annelés par des chancres (Ostry et coll. 1994,1996; Davis et Meyer 2004; DesRochers et Lupien 2008), car ils pourraient être résistants au chancre et devenir une source potentielle pour des essais d'amélioration génétique. L'identification des noyers résistants exige que des noyers affectés soient présents dans un rayon de moins de 30 m afin de s'assurer que l'arbre ait été exposé aux attaques de S. clavigignenti-juglandacearum et que les arbres potentiellement résistants aient au moins 26 cm de diamètre sans chancres au tronc. S'il y a des chancres au tronc, l'arbre doit les avoir combattu avec succès (Ostry et coll. 1994).

5. Les étapes d'un programme de lutte intégrée

  1. S'assurer de la santé des noyers en leur donnant un maximum de lumière. Fertiliser les arbres ornementaux de valeur exceptionnelle.
  2. Éliminer les arbres affectés pour diminuer la quantité d'inoculum dans le peuplement. Dans les peuplements de noyers cendrés, tous les arbres dont 30 % ou plus de la cime est morte et 20 % ou plus de la tige principale présente des chancres devraient être supprimés. On doit aussi éliminer les arbres sans dommage au tronc présentant 50 % ou plus de mort en cime.
  3. Conserver dans les peuplements naturels les noyers sans dommage au tronc et présentant un taux de dépérissement de la cime inférieur à 50 % ainsi que ceux présentant moins de 30 % de mort en cime et moins de 20 % de la tige principale affectée par des chancres.
  4. On incite les propriétaires qui croient avoir des noyers résistants à les localiser et à les inscrire au registre du Forest Gene Conservation Association [SD], bien qu'à ce jour cela ne s'adresse qu'aux Ontariens. Voir http://www.fgca.net/home/default.aspx.
  5. En pépinière, détruire les jeunes arbres porteurs de la maladie. Ne pas produire de plants à partir de noix contaminées (CCDMD 2009).
  6. Dans les plantations et en milieu urbain ou aménagé, il est conseillé d'émonder et de détruire les branches atteintes et de ramasser les noix malades, étant donné que la maladie est transmise par les conidies du champignon présentes soit à l'intérieur des chancres, soit sur des lésions à la surface du brou de noix contaminées (CCDMD 2009). Exciser les chancres au tronc des noyers de grande valeur faiblement atteints.
  7. On doit enterrer ou brûler les arbres abattus et le bois émondé ou excisé.

Références

Références

  1. Anderson, R.L. [SD]. Butternut Canker. USDA Forest Service, Southern Region - Forest Health. http://main.nc.us/SERAMBO/BControl/butternut.html#bcpotentials consulté le 2 octobre 2009.
  2. BNQ (Bureau de normalisation du Québec). 2001. Entretien arboricole et horticole. Norme NQ-0605-200/2001, 153 pp.
  3. Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD). 2009. Maladies des arbres du Québec. http://rea.ccdmd.qc.ca/ri/arbres/# consulté le 13 janvier 2009.
  4. Davis, C. and Meyer, T. 2004. Field Guide to Tree Diseases of Ontario. Natural Resources Canada, Canadian Forest Service, Great Lakes Forestry centre, Sault Ste. Marie, NODA/NFP Technical report TR-46 (Rev. ed.), 138 pp.
  5. Desrochers, P. et Lupien, P. 2008. La sylviculture et la santé du noyer cendré, Colloques du SCF-CFS du 20 novembre 2008. Disponible sur le PIF http://www.partenariat.qc.ca/videoconferences_2008.html consulté le 22 janvier 2009.
  6. Forest Gene Conservation Association [SD]. http://www.fgca.net/home/default.aspx consulté le 23 janvier 2009.
  7. Lupien, P. 2006. Des feuillus nobles en Estrie et au Centre-du-Québec – Guide de mise en valeur. Association forestière des Cantons-de-l’Est, Sherbrooke, 268 p.
  8. Michler, C.H.; Pijut, P.M.; Jacobs, D.F.; Meilan, R.; Woeste, K.E. and Ostry, M.E. 2006. Improving disease resistance of butternut (Juglans cinerea), a threatened fine hardwood: a case for single-tree selection through genetic improvement and deployment. Tree Physiol. 26: 121-128.
  9. Oliver, R.W. 1980. La culture des arbres d’ornement pour les jardins canadiens. Agriculture Canada, Publication 994, 31 pp.
  10.   Ontario Government. 2010. Endangered Species Act, 2007 - Ontario Regulation 242/08 http://www.e-laws.gov.on.ca/html/regs/english/elaws_regs_080242_e.htm . Accessed June 7, 2010.
  11. EPPO (European and Mediterranean Plant Protection Organization/Organisation Européenne et Méditerranéenne pour la Protection des Plantes). 2005. Bulletin 35, 459-463
  12. Ostry, M.E.; Mielke, M.E.; Anderson, R.L 1996. HOW to Identify Butternut Canker and Manage Butternut Trees. HT-70. [Radnor, PA]: U.S. Dept. of Agriculture, Forest Service, Northern Area State & Private Forestry.
  13. Ostry, M.E.; Mielke, M.E.; Skilling, D.D. 1994. Butternut-strategies for managing a threatened tree. Gen. Tech. Rep. NC-165, St. Paul, MN: U.S. Department of Agriculture, Forest Service, North Central Forest Experiment Station, 7 p.
  14. Sinclair, W.A. and Lyon, H.H. 2005. Diseases of trees and shrubs - Second edition. Comstock Publishing Associates, Cornell University Press, Ithaca, New York, pp. 116-117.
  15. Srivastava, K. K.; Ostry, M. E.; Sunil Kumar. 2005. Efficacy of ArmicarbTM 100 against Sirococcus clavigignenti-juglandacearum (a butternut canker pathogen). Indian Journal of Forestry 28: 162-163.
  16. Thibault, M. 1993. Guide du soin des arbres pour horticulteurs et arboriculteurs amateurs. Éditions du Trécarré, Québec, pp. 107-113.
  17. Turbis, C. et DesRochers, P. 2008. Est-il encore possible de sauver le noyer cendré ? L’Éclaircie du Service canadien des forêts - Centre de foresterie des Laurentides No 47, 2 pp.
Auteurs

Auteurs

Jacques Tremblay et Pierre DesRochers

Réviseurs

Réviseurs

Danny Rioux

Photos

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