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Flétrissement du chêne

Contrôle d'espèces de type Maladie
  • Latin : Ceratocystis fagacearum (Bretz) Hunt
  • Français : Flétrissement du chêne
  • Anglais : Oak wilt
  • Ordre/classe : Microascales
Contrôle

Introduction

Synonymes : Endoconidiophora fagacearum Bretz; Chalara quercina Henry (anamorphe)

Lois

La maladie est confinée aux États-Unis dans une zone délimitée par le Minnesota, la Pennsylvanie, la Caroline du Sud et le Texas. Elle a fait l'objet de multiples directives de l'Agence canadienne d'inspection des aliments :

Directives

  1. D-98-08 : Exigences relatives à l'entrée au Canada des matériaux d'emballage en bois produits dans toute région du monde autre que la zone continentale des États-Unis
  2. D-99-03 : Mesures phytosanitaires destinées à prévenir l'introduction de l'agent du flétrissement du chêne (Ceratocystis fagacearum (Bretz) Hunt) en provenance du territoire continental des États-Unis
  3. D-02-02 : Exigences Phytosanitaires Régissant l'Importation de Végétaux Avec ou Sans Racines, de Parties de Végétaux et de Végétaux en Culture In Vitro Destinés à la Plantation
  4. D-03-05 : Exigences phytosanitaires relatives à l'importation de matériel de pépinière de chêne (Quercus spp.) à partir de sources situées à l'extérieur de la zone continentale des États-Unis
  5. D-01-12 : Exigences phytosanitaires régissant l'importation et le transport en territoire canadien de bois de chauffage
  6. D-02-12 : Exigences relatives à l'importation de produits de bois non manufacturé et d'autres produits de bois non destinés à la multiplication (sauf les matériaux d'emballage en bois massif), provenant de toutes les régions autres que la partie continentale des États-Unis

Prévention

Diverses mesures préventives contribuent à diminuer la dispersion du champignon (Wilson 2005).
• Éviter les blessures d'émondage ou autres sur les arbres sains durant la période de vol des insectes vecteurs au printemps : ceci contribue à diminuer la dispersion du champignon.
• Établir une zone de confinement avec abattage et la disposition rapide des arbres infectés.
• Établir une zone tampon, autour des zones infectées, où les arbres hôtes, particulièrement les chênes du groupe des chênes rouges, sont éliminés.
• Faire des tranchées afin de prévenir la transmission par greffes racinaires.
• Injecter à titre préventif les arbres de grande valeur, avec un fongicide systémique.

Contrôle

1. Mécanique et sylvicole

La constitution de tranchées de plus de 1,2 m de profondeur, situées 31 m autour des foyers d'infection, ainsi que l'abattage des arbres infectés dans le site d'infection, sont les deux principales mesures mécaniques visant à empêcher la propagation de l'agent pathogène.

2. Chimique

Aux États-Unis, un fongicide systémique, le propiconazole, est utilisé en injection pour protéger les arbres de grande valeur (Wilson et Lester 1996). Il peut aussi être utilisé à des fins thérapeutiques si l'arbre manifeste des symptômes d'infection (Appel et Kurdyla 1992), mais le traitement est plus efficace sur les arbres asymptomatiques. Malheureusement, le fongicide ne prévient pas les transmissions par greffe de racines, ce qui fait que ce traitement a été exclus du programme américain de partage des coûts en 199

  • Un fumigant au métam a été utilisé aux États-Unis pour tuer les racines des tranchées, mais son usage a été remplacé par les membranes perméables à l'eau. Le fumigant est utilisé dans des cas particuliers où les tranchées sont irréalisables ou incomplètes.
    Au Canada, seul le bromure de méthyle est homologué pour lutter contre le flétrissement du chêne.

    Attention
    Il existe une variété de produits chimiques pour lutter contre les insectes, cependant, ceux-ci peuvent être toxiques pour certaines plantes hôtes, des animaux, les êtres humains ou l'environnement en général. Plusieurs peuvent être mortels pour les humains. Pour éviter les dangers pour la santé humaine et l'environnement, le Canada a adopté la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) dont l'application a été confiée à l'Agence de Réglementation de la Loi Antiparasitaire (ARLA; http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/branch-dirgen/pmra-arla/index-fra.php). La catégorie d'utilisation (domestique, commerciale, agricole), les risques pour la santé et l'environnement, les conditions et les restrictions à l'utilisation de chaque pesticide sont décrits sur l'étiquette accompagnant le produit. Il est obligatoire de se conformer aux directives et conditions énoncées sur l'étiquette d'un pesticide. Les provinces peuvent aussi réglementer l'utilisation et les utilisateurs de pesticides sur leur territoire. Pour plus d'information, consulter la base de données de l'ARLA à l'adresse suivante : http://pr-rp.pmra-arla.gc.ca/portal/page?_pageid=53,33557&_dad=portal&_schema=PORTAL

    3. Biologique

    Des essais de lutte biologique avec Pseudomonas cichorii n'ont pas donné de résultats concluants (Wilson et Lester 1995). Il n'y a pas d'outils de lutte biologique disponible sur le marché.

    4. Génétique

    Il n'y a présentement pas d'arbres résistants en vente sur le marché. C'est cependant une voie de solution à long terme.

    5. Les étapes d'un programme de lutte intégrée

    1. Réaliser une détection précoce et une intervention rapide.
    2. Tenter de prévenir de nouveaux foyers d'infection en éliminant et en disposant rapidement des chênes infectés dans un foyer d'infection.
    3. Surveiller le bois de chauffage; éviter tout transport de bois de chauffage entre les régions infectées et les régions non infestées; ne pas entreposer de bois vert infecté près de chênes sains; brûler le bois infecté avant le printemps; recouvrir les piles de bois vert sain d'un plastic transparent en prenant soin d'enfouir dans le sol les côtés du plastic.
    4. Le traitement à la chaleur des grumes de chêne provenant des zones infectées est essentiel pour prévenir la propagation de l'infection. Elles doivent être immergées complètement dans de l'eau chaude à 49 °C ou plus pendant au moins 12 heures ou à 43 °C ou plus pendant au moins 48 heures. Elles peuvent aussi être placées dans une enceinte d'air chaud à 54 °C ou plus pendant au moins 24 heures ou à 43 °C ou plus pendant au moins 48 heures (Anonyme 2007).
    5. Éliminer des arbres hôtes dans un rayon de 31 m d'un foyer d'infection. Les chênes faisant partie du groupe des chênes rouges doivent être l'objet d'une attention particulière car ils produisent plus de spores (Anonyme 2007).
    6. Éviter les blessures entre le début de la saison de croissance et le mois de juillet, alors que les insectes vecteurs sont actifs. Élaguer ou émonder les chênes après le mois de juillet ou pendant la saison dormante réduit les risques d'infection. Bien que généralement déconseillé, l'utilisation de produits de recouvrement sur les blessures (ex. une peinture au latex) des arbres sains contribue aussi à diminuer le nombre de foyers, lorsque qu'un arbre est blessé ou que l'émondage est nécessaire durant la période d'activité des vecteurs (O'Brien et coll. [SD]).
    7. Établir des tranchées de 1.2 m et plus de profondeur pour interrompre la transmission par greffe de racines. L'insertion de membranes perméables à l'eau dans les tranchées contribue à empêcher le bris de celle-ci. Les tranchées sont disposées à 31 m autour des arbres présentant des symptômes. Elles sont efficaces trois fois sur quatre, et lorsqu'elles manquent, c'est dans les 2-3 ans qui suivent sa mise en place (Wilson 2005).
    8. Injecter préventivement un fongicide systémique dans les chênes de grande valeur, soit par micro-injection ou par saturation du sol dans la zone de projection de la cime. Il faut au préalable obtenir une homologation du produit antifongique auprès de l'ARLA.
    9. Rechercher, identifier et multiplier des chênes résistants au flétrissement du chêne.

  • Références

    Références

    1. Anonyme 2007. Ceratocystis fagacearum (Bretz) Hunt - Flétrissement du chêne. Agence Canadienne d’Inspection des Aliments (ACIA), http://www.inspection.gc.ca/francais/plaveg/pestrava/cerfag/tech/cerfagf.shtml Consulté le 11 mars 2009.
    2. Appel, D.N. and Kurdyla, T. 1992. Intravascular injection of propiconazole in live oak for oak wilt control. Plant Dis. 76: 1120-1124.
    3. O’Brien, G.J., Mielke, M.E., Starkey, D. and Juzwik, J. [SD]. How to Identify, Prevent, and Control Oak Wilt. USDA Forest Service, Northeastern Area, State and Private Forestry leaflet NA-PR-03-00, http://www.na.fs.fed.us/spfo/pubs/howtos/ht_oakwilt/toc.htm accessed October 1st 2009.
    4. Wilson, A.D. and Lester, D.G. 1995. Application of Propiconazole and Pseudomonas Cichorii for Control of Oak Wilt in Texas Live Oaks. Fungacide and Nematicide Tests 50: 393.
    5. Wilson, A.D. and Lester, D.G. 1996. Evaluation of Propiconazole Application Methods for Control of Oak Wilt in Texas Live Oaks 1995. . Fungacide and Nematicide Tests 51: 389.
    6. Wilson, Dan A. 2005. Recent advances in the Control of Oak Wilt in the United States. Plant Pathology Journal 4: 177-191.
    Auteurs

    Auteurs

    Jacques Tremblay et Pierre DesRochers

    Réviseurs

    Réviseurs

    Danny Rioux

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