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Rouille foliaire du peuplier

Contrôle d'espèces de type Maladie
  • Latin : Melampsora larici-populina Kleb.
  • Français : Rouille foliaire du peuplier
  • Anglais : Poplar leaf rust
  • Ordre/classe : Pucciniales
Contrôle

Prévention

Lors de l'établissement de plantations de peupliers, choisir des sites exempts de mélèzes ou supprimer ceux qui seraient présents. Planter les peupliers sur des sites favorisant leur développement (Bernier et coll. 2003; Ménétrier 2005; van Oosten 2006). Favoriser la santé et la croissance des jeunes peupliers en désherbant les plantations.

Contrôle

1. Mécanique et sylvicole

Le cycle de cette rouille comprend un passage par un hôte alterne, soit le mélèze. La rouille a peu d'impact sur les mélèzes, mais peut créer une défoliation importante chez certains clones de peupliers ce qui réduit leur croissance et peut même causer leur mort. En supprimant les mélèzes autour des plantations ou des pépinières, on réduit l'incidence de Melampsora larici-populina en empêchant le champignon de compléter son cycle de propagation. Les monocultures, souvent pratiquées par les populiculteurs, favorisent les épidémies de rouille car l'amplification de Melampsora est facilité vu la grande disponibilité de feuilles susceptibles (Bernier et al. 2003). De surcroît les barrières de résistance crées par les croisements de peupliers pourraient être outrepassées ce qui crée de nouvelles virulences de M. larici-populina.

2. Chimique

L'application en plantation d'un fongicide homologué peut aider en début d'attaque de la rouille surtout si le temps est chaud et humide (Spiers 1976). La plupart des fongicides empêcheront ou réduiront la sporulation de M. larici-populina.
Substances antifongiques homologuées au Canada : chlorothalonil et myclobutanil,

Attention
Il existe une variété de produits chimiques pour lutter contre les insectes, cependant, ceux-ci peuvent être toxiques pour certaines plantes hôtes, des animaux, les êtres humains ou l'environnement en général. Plusieurs peuvent être mortels pour les humains. Pour éviter les dangers pour la santé humaine et l'environnement, le Canada a adopté la Loi sur les produits antiparasitaires (LPA) dont l'application a été confiée à l'Agence de Réglementation de la Loi Antiparasitaire (ARLA; http://www.hc-sc.gc.ca/ahc-asc/branch-dirgen/pmra-arla/index-fra.php). La catégorie d'utilisation (domestique, commerciale, agricole), les risques pour la santé et l'environnement, les conditions et les restrictions à l'utilisation de chaque pesticide sont décrits sur l'étiquette accompagnant le produit. Il est obligatoire de se conformer aux directives et conditions énoncées sur l'étiquette d'un pesticide. Les provinces peuvent aussi réglementer l'utilisation et les utilisateurs de pesticides sur leur territoire. Pour plus d'information, consulter la base de données de l'ARLA à l'adresse suivante : http://pr-rp.pmra-arla.gc.ca/portal/page?_pageid=53,33557&_dad=portal&_schema=PORTAL

3. Biologique

La mise au point d'un agent de lutte biologique est rarement aisé, car ce qui est réussi avec succès in vitro et en serre et difficilement transposable aux champs (Moricca et al. 2005). Cladosporium tenuissimum Cooke a été largement étudié car il est un parasite néfaste pour les spores de rouilles (Moricca et al. 2005). Cet agent potentiel a plusieurs qualités requises telles une réduction de la production de spores et de leur durée de vie ce qui peut nuire à la dissémination de la maladie. Cependant, les niveaux de protection obtenus devraient s'intégrer dans un plan de contrôle plus large (Moricca et al. 2005).

4. Génétique

Depuis plusieurs décennies, les peupliers ont été largement croisés pour obtenir des clones avec une résistance complète à la rouille causée par les Melampsora. Les croisements réalisés en Amérique du Nord visaient surtout à immuniser le peuplier contre M. medusae et le chancre septorien. Toutefois, depuis l'introduction de M. larici-populina, certains peupliers préalablement exemptés de rouille sont atteints. De plus, on constate que depuis son premier signalement en 1991 (Newcombe and Chastagner 1993), M. larici-populina est bien installé sur le continent et peut poursuivre son cycle de reproduction complet (Grondin et al. 2005). Certains croient tout de même que la seule avenue possible pour avoir des plantations exemptes de rouilles est le développement d'espèces résistantes (Newcombe et al. 2001). Cependant, les peupliers créés en Europe qui étaient totalement résistants à la maladie ont amené M. larici-populina à muter et à adopter de nouvelles virulences (Bernier et al. 2003). Ceci s'explique par une résistance souvent contrôlée par un seul gène dominant que le champignon peut réussir à contourner plus facilement. Il est donc plus intéressant de créer des croisements de peupliers avec plusieurs gènes de résistance qui ne leur conféreront peut-être pas une résistance totale à M. larici-populina, mais qu'ils leur permettront d'avoir une bonne croissance malgré la présence limitée du champignon.

5. Les étapes d'un programme de lutte intégrée

  1. S'assurer de l'absence de l'hôte alterne de la rouille lors de l'établissement d'une nouvelle plantation.
  2. Choisir un site adéquat pour les peupliers qui répondra bien à leur besoin.
  3. Privilégier des peupliers peu sensibles à la rouille.
  4. Planter une bonne diversité d'espèces de peupliers.
  5. Limiter la taille des plantations.
  6. S'assurer de la bonne santé générale de la plantation en limitant toute compétition contre le peuplier en jeune âge et en désherbant.
  7. Inventorier souvent les peupliers pour détecter rapidement l'apparition de maladie dont la rouille. Bien diagnostiquer les nuisances. Traiter selon les maladies détectées.
  8. Traiter avec un fongicide contre la rouille si nécessaire selon les recommandations du fabricant.
  9. Créer de nouveaux hybrides de peupliers résistants à la rouille.

Références

Références

  1. Bernier, L., Gagné, P., Feau, N., Mottet, M.-J., Périnet, P., and Hamelin, R.C. 2003. L'établissement et la protection des plantations. In Actes des Colloques du Carrefour de la recherche forestière. Réseau ligniculture, Québec
  2. Grondin, J., Bourassa, M., and Hamelin, R.C. 2005. First report of the aecial state of Melampsora larici-populina on Larix spp. in North America. Plant disease; 2005 Nov; 89(11): 1242 89(11): 1242.
  3. Ménétrier, J., Perron, M., Daoust, G. et Sirois, G. 2005.Le boisement des friches - Programme de Forêt 2020 pour l'évaluation et la plantation de démonstration au Québec. Notice d'information 2005, Ministère des ressources Naturelles et de la Faune du Québec et Ministère des Ressources Naturelles du Canada, 23 pp.
  4. Moricca, S., Ragazzi, A., and Assante, G. 2005. Ttile. In Rust diseases of willow and poplar. Edited by M. H. P. A. A. R. McCracken. CABi publishing. p. 213.
  5. Newcombe, G., and Chastagner, G.-A. 1993. First report of the Eurasian popular leaf rust fungus, Melampsora larici populina, in North America. Plant Disease 77(5): 532-535.
  6. Newcombe, G., Ostry, M.E., Hubbes, M., Périnet, P., and Mottet, M.-J. 2001. Title. In Poplar Culture in North America. Edited by J. G. I. D.I. Dickmann, J.E. Eckenwalder, J. Richardson. NRC Research Press, National Research Council of Canada, Ottawa. pp. 249-276.
  7. Spiers, A.G. 1976. Fungicides for control of poplar leaf rust and effects of control on growth of Populus nigra cv. 'Sempervirens' and Populus X euramericana cv. 'I-214'. New Zealand journal of experimental agriculture; June 1976, 4 (2); 249 254 4(2): 249-254.
  8. van Oosten, C. 2006. Hybrid Poplar Crop Manual for the Prairie Provinces. Saskatchewan Forest Centre, pp. 17-32.
Auteurs

Auteurs

Josée Grondin et Pierre DesRochers

Réviseurs

Réviseurs

Jacques Tremblay